A l'éveil, la forme des voies aériennes supérieures (VAS) est différente entre
les sujets non ronfleurs, ronfleurs non apnéiques et apnéiques. L'augmentation
de l'épaisseur des parois pharyngées latérales, des dépôts graisseux le long des
parois pharyngées induisent une compression latérale des VAS.
Toutes les
anomalies morphologiques des VAS, comme une micrognathie, une rétrognathie, une
hypertrophie de la base de la langue, favorisent et sont fréquemment associées à
un SAOS. Il existe, en outre, une inflammation de la muqueuse des VAS chez les
sujets apnéiques. Cette inflammation joue sur la collapsibilité des VAS par le
biais d'une diminution de leur calibre lorsque le tonus vasculaire augmente. Des
signes de souffrance musculaire à type de fibrose et d'dème ont également été
décrits dans certains muscles des VAS.
Ces anomalies sont de plus en plus
marquées en fonction de l'importance des troubles respiratoires au cours du
sommeil. De fait, elles témoignent des conséquences du traumatisme des VAS lié à
la vibration tissulaire nocturne. Ces modifications tissulaires jouent
elles-mêmes un rôle dans les propriétés mécaniques des tissus des VAS.
L'élastance de la luette, reflet de la rigidité tissulaire, est plus élevée chez
les patients apnéiques que chez les ronfleurs et ce, par dème, inflammation et
fibrose des tissus péri musculaires associés à une plus grande proportion de
tissu adipeux. Ainsi, l'index d'apnée augmente proportionnellement à l'élastance
de la luette et, malgré une plus grande capacité à générer une tension des
muscles dilatateurs des VAS chez le sujet apnéique (cf. infra), le déplacement
tissulaire est moindre du fait d'une inefficacité de transmission de cette force
dilatatrice aux tissus mous.
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