dimanche 29 avril 2012

Son appareil respiratoire était mal branché

TVA Nouvelles
Yan Desjardins, un jeune homme de 33 ans de Longueuil aux prises avec l'apnée du sommeil est mort dans son sommeil après que son appareil de ventilation ait cessé de fonctionner.
«J'ai été dans la chambre pour aller voir comment il allait et puis finalement, je l'ai découvert en arrêt cardio-respiratoire», se souvient Sophie Tessier, la femme de Yan Desjardins et mère de quatre enfants.
(Crédit photo: Gracieuseté) Yan Desjardins
«Il avait une cardiomégalie, il manquait d'oxygène, il a développé une arythmie et puis, comme il n'y avait personne aux alentours, il est décédé sur le coup», explique le docteur Jacques Robinson.
L'appareil C.P.A.P., une sorte de ventilateur qui pousse de l'air dans les voies respiratoires couramment utilisé pour contrôler l'apnée lors du sommeil, avait été mal branché. En fait, il a été branché dans une rallonge électrique, ce qui n'est pas recommandé, puisque l'appareil peut surchauffer.

«S'il avait branché ça directement au mur, il serait peut-être encore en vie aujourd'hui», indique le docteur Jacques Robinson.
En effet, des analyses en laboratoire ont démontré que son appareil fonctionnait bien, mais que l'adaptateur dans lequel il était branché était, par contre, défectueux, puisque cinq des six fiches de la prise ne fonctionnaient pas.
Le coroner Robinson écrit dans son rapport -dont TVA Nouvelles a obtenu copie- qu'il faut brancher le C.P.A.P. directement dans une prise murale, mais Sophie Tessier et Yan Desjardins n'ont jamais été informés du danger que cela représentait.
(Crédit photo: TVA Nouvelles) Sophie Tessier
«J'étais choquée. Je me sentais coupable, triste», confie la femme.

Des règles d'utilisation méconnues


Un médecin spécialiste de l'apnée du sommeil rencontré par TVA Nouvelles a avoué ne pas savoir qu'on ne peut brancher l'appareil à un adaptateur.
«Ça, c'est une découverte. J'ai appris quelque chose du rapport du coroner», déclare le docteur Marcel Baltzan de la clinique du sommeil de l'Hôpital Mont-Sinaï.
Une consigne qui n'est d'ailleurs pas indiquée dans les manuels d'instructions. C'est pourquoi, dans son rapport, le coroner Robinson recommande, entre autres, que les fabricants d'appareils fassent une mise en garde aux utilisateurs et que Santé Canada émette des directives très claires, alors qu'un Québécois sur 20 souffre d'apnée du sommeil.

lundi 23 avril 2012

40% des policiers américains et canadiens souffrent de troubles du sommeil

Environ 40% des policiers américains et canadiens souffrent de troubles du sommeil, susceptibles d'affecter leur santé, leurs performances et leur sécurité, ainsi que celle de la population, affirme une étude publiée mardi.
Ces policiers souffrent d'apnée du sommeil, d'insomnie ou de dérèglements biologiques liés au travail de nuit, précisent les auteurs de cette étude parue dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) daté du 21 décembre.
Au sein de la population américaine, entre 50 et 70 millions de personnes sont concernées par ces problèmes de sommeil et la plupart l'ignorent ou ne sont pas traités, indiquent les chercheurs.
«Les policiers travaillent souvent de longues heures et durant des permanences à rallonge, ce qui dans d'autres professions est lié à un risque accru d'erreurs, de blessures et d'accidents automobiles», relèvent-ils.
Selon des statistiques arrêtées en 2003, de plus en plus de policiers sont tués dans des accidents, en raison de la fatigue résultant probablement d'un manque de sommeil et d'un sommeil de mauvaise qualité, observent-ils.
Le Dr Shanta Rajaratnam, expert du sommeil à l'hôpital Brigham and Women de Boston a mené l'étude auprès de 4957 policiers aux États-Unis et au Canada.
Un problème de sommeil a été diagnostiqué chez 40,4% des participants. Dans 33,6% des cas, il s'agissait d'apnée, problème le plus fréquemment rencontré. Les policiers souffraient aussi d'insomnie (6,5%) et de troubles liés au travail de nuit (14,5%).
L'étude a montré que les pathologies du sommeil étaient liées à un risque accru de problèmes de santé. Ainsi, 10,7% des participants ont indiqué souffrir de dépression, contre 4,4% chez ceux sans trouble du sommeil.

Les troubles du sommeil pourraient causer des troubles érectiles

Si vous ne dormez pas bien la nuit, les conséquences pourraient aller au-delà de la simple fatigue: deux nouvelles études présentées le 14 mai suggèrent que les troubles du sommeil peuvent être associés à des troubles érectiles et à l'incontinence.
Dans la première étude, les chercheurs ont établi un lien entre troubles de l'érection et apnée du sommeil. Les hommes atteints de troubles érectiles sont deux fois plus susceptibles d'avoir des apnées du sommeil, selon les chercheurs.
La seconde étude a montré que les problèmes de sommeil de sujets masculins et féminins pouvaient entraîner un risque plus important de développement de l'incontinence urinaire.
Les deux études ont été présentées au cours d'une conférence de presse de l'Association des Urologues américains (AUA) à Washington DC le 14 mai.
«Nous savons qu'une quantité adéquate de sommeil de qualité peut avoir un impact sur de nombreux problèmes de santé, y compris les troubles érectiles et l'incontinence», a expliqué le porte-parole de l'AUA Dr. Kevin T. McVary dans un communiqué de presse. Et d'ajouter: «Ces données pourront peut-être nous aider à mieux évaluer comment aider nos patients à modifier leurs rythmes de sommeil afin d'améliorer leur santé et leur qualité de vie».
Le manque de sommeil chronique a été relié à diverses pathologies. Par exemple, il augmenterait le risque de développer des maladies cardiaques, ou la tension artérielle, le cholestérol, le diabète et l'obésité. En début de mois, une étude publiée dans le magazine Sleep a révélé que vous pouvez faire vieillir votre cerveau de sept années en le privant de sommeil, mais aussi en dormant trop.
Mais quel est donc le bon nombre d'heures de sommeil? Cela dépend des personnes, mais en moyenne il faudrait entre sept et neuf heures de sommeil de bonne qualité pour que le cerveau puisse bien se reposer selon le Center for Disease Control and Prevention des États-Unis.
Voici quelques conseils de médecins pour mieux dormir:
1.Arrêtez la caféine -- les effets de la caféine peuvent perdurer jusqu'à huit heures.
2.Évitez l'alcool pour vous aider à vous endormir, il peut vous aider à tomber dans les bras de Morphée, mais entraîne un sommeil moins réparateur.
3.Relaxez-vous avant de vous coucher, élaborez un rituel comme des petits étirements ou un bain chaud pour vous détendre après une dure journée.
4.Faites régulièrement de l'exercice physique, de préférence le matin ou l'après-midi. La fatigue vous aidera à dormir le soir comme un bébé.
5.Faites en sorte que votre chambre soit sombre, confortable et la moins bruyante possible.

mardi 17 avril 2012

Les conséquences

"On ne meurt pas d'apnées du sommeil, mais on peut mourir de ses conséquences", explique Jean-Claude Roussel.

Au quotidien, le SAOS se traduit par une somnolence durant la journée, exposant le sujet à un risque accru d’accidents domestiques et professionnels, ainsi que d’accidents de la route.

En raison des nombreux micro-réveils, la qualité du sommeil est diminuée, ce qui nuit aux systèmes régulateurs de l’organisme. La personne est fatiguée, irritable ; une perte de libido, de mémoire affectent également la qualité de vie.

A chaque apnée, le coeur et le cerveau subissent un stress. Le SAOS peut multiplier par 3 le risque de maladie cardio-vasculaire : hypertension artérielle (HTA) ou accidents vasculaires cérébraux (AVC).

Ainsi, dans les cas les plus graves, des apnées prolongées et répétées peuvent occasionner des lésions cérébrales, et à long terme, un déficit cognitif.

Les complications possibles

étaboliques. Plusieurs complications métaboliques sont liées à une résistance des tissus à l'action de l'insuline : diabète, élévation des triglycérides, diminution du HDL cholestérol (le « bon » cholestérol ayant une action cardioprotectrice).
Cardiovasculaires. L'hypertension artérielle est en relation avec la surcharge adipeuse abdominale. L'obésité favorise aussi l'insuffisance cardiaque congestive, la maladie coronarienne et la maladie thrombo-embolique.
Respiratoires. L'obésité altère la fonction ventilatoire. Elle est aussi souvent associée au syndrome d'apnées du sommeil (arrêt du flux aérien pendant au moins dix secondes plus de cinq fois par heure de sommeil).
Ostéo-articulaires. L'obésité est la cause prinicpale de l'arthrose du genou. Les obèses sont également plus exposés aux entorses et aux crises de goutte.
Cancéreuses. Les cancers de type hormono-dépendants sont plus fréquents chez l'obèse (utérus, ovaire et, chez la femme ménopausée, sein ; prostate chez l'homme), ainsi que les cancers gastro-intestinaux et rénaux.
Psychosociales. La modification de l'image de soi et le regard des autres peuvant retentir de manière importante sur la qualité de vie.

lundi 9 avril 2012

Sommet sur les troubles du sommeil à Québec

Les divers troubles du sommeil seront passés en... (Photothèque Le Soleil)
Les divers troubles du sommeil seront passés en revue par près de 1200 spécialistes jusqu'à mercredi à Québec, à l'occasion du congrès de l'Association mondiale pour la médecine du sommeil.
Photothèque Le Soleil
Luc Fournier
Le Soleil
(Québec) Les troubles du sommeil affectent au bas mot 40 % des adul tes. Bien qu'ils existent depuis la nuit des temps, on les comprend de mieux en mieux. Il le faut, puisque les facteurs qui bousculent nos dodos se multiplient, de la télé à l'embonpoint, en passant par le boulot de nuit.
Près de 1200 spécialistes du sommeil de partout dans le monde sont réunis jusqu'à mercredi à Québec à l'occasion du congrès de l'Association mondiale pour la médecine du sommeil. Ils se penchent sur les divers troubles du sommeil, dont l'insomnie, qui demeure le principal ennemi d'une nuit paisible. «Toutes les perturbations dans votre vie quotidienne, tout ce qui vous tracasse, un problème physique quelconque, vont entraîner de l'insomnie. C'est un gros, gros, gros fourre-tout», indique le Dr Fré­­déric Sériès, médecin spécialisé dans les troubles du sommeil.
Une étude faite par une équipe de chercheurs de l'Université Laval auprès de 2000 personnes révèle que 40 % de ceux-ci ont éprouvé au moins trois fois par semaine dans le dernier mois l'un des symptômes de l'insomnie, soit prendre plus de 30 minutes pour s'endormir, s'éveiller plus de 30 minutes pendant la nuit ou se réveiller 30 minutes plus tôt que prévu, le matin venu. Une personne sur cinq s'est d'ailleurs dite insatisfaite de la qualité de son sommeil.
Peu de gens vont toutefois con­sulter un médecin afin de régler leur insomnie.
Notre mode de vie a aussi un effet important sur notre sommeil. «L'aug­mentation de l'exposition à tout ce qui est informatique et jeu vidéo, ça n'a pas aidé à l'insomnie. Et la télévision contribue beaucoup aux mauvaises habitudes de sommeil», note le Dr Sériès, con­vaincu que la télé n'a pas sa place dans une chambre à coucher.
Troubles respiratoires
Aux problèmes d'insomnie s'ajou­tent de plus en plus les troubles respiratoires du sommeil ou l'apnée du sommeil. Ces problèmes nocturnes sont intimement liés à l'épidémie d'obésité dans la société. «Il y a un lien très direct entre l'anomalie respiratoire du som­meil et le poids», souligne le Dr Sériès. Plus le poids d'un individu augmente, plus le risque qu'il développe des problèmes respiratoires est important.
Le profil typique des patients faisant de l'apnée du sommeil - l'homme bien portant dans la cinquantaine - tend d'ailleurs à changer. Des anomalies respiratoires du sommeil sont maintenant fréquentes chez des adolescents de plus en plus jeunes. Chez de plus en plus de femmes, aussi.
Une personne dormant plus de sept ou huit heures qui se lève encore fatiguée le matin est possiblement aux prises avec un trouble d'apnée du sommeil.
Les complications possibles associées à ce trouble du sommeil sont par ailleurs préoccupantes. Hypertension, maladies coronariennes, accidents vasculaires cérébraux... sans compter le diabè­te. L'importance d'un bon sommeil dépasse ainsi le simple fait d'être bien éveillé ou pas, pendant le jour.
Un point positif. La technologie se développe, et ce trouble respiratoire est plus facile à diagnostiquer. Alors que par le passé, la plupart des diagnostics étaient faits en laboratoire, la tendance est maintenant inversée grâce à des appareils ambulatoires.
Le travail de nuit: contre nature
Une autre réalité jouant en défaveur d'un sommeil satisfaisant est celle des travailleurs de nuit. Une façon de vivre tout à fait contre nature, explique Marie Dumont, professeure au département de psychiatrie de l'Université de Montréal. «Quand on travaille de nuit, c'est certain que le sommeil est extrêmement perturbé. On est des animaux diurnes. On n'est pas fait pour travailler de nuit du tout.»
Celle-ci estime que la santé d'un tel travailleur peut être affectée si ce mode de vie est prolongé. Ce n'est toutefois pas automatique. «Il y a des gens qui sont capables de tolérer ça parfaitement. Mais il n'y en a pas assez pour remplir tous les besoins de notre société, dans les hôpitaux, la police... On a besoin de travailleurs de nuit», dit-elle.
Certains emplois nocturnes sont toutefois loin d'être essentiels. Dr Dumont donne l'exemple des personnes qui font de l'emballage dans des manufactures. «Pas besoin de faire ça la nuit. Mais les machines pour faire ça coûtent tellement cher que pour les rentabiliser, il faut les faire marcher 24 heures sur 24», se désole-t-elle.
«Ça, c'est l'homme au service de la machine. Ce n'est vraiment pas nécessaire.»

De l'insomnie à la folie

Mathieu Perreault
La Presse
L'insomnie peut déclencher des crises maniaco-dépressives chez les personnes qui y sont prédisposées, ont découvert des psychologues américains.
Leurs travaux rejoignent un nombre grandissant d'études qui démontrent que ce n'est pas la maladie psychiatrique qui cause l'insomnie, mais plutôt le contraire.
L'insomnie a notamment été liée à la dépression, et des pédopsychiatres ont évalué que les enfants hyperactifs sont cinq fois plus susceptibles de souffrir d'apnée du sommeil, ont découvert des pédiatres de l'Université de Louisville, au Kentucky. Leur étude, publiée dans la revue Pediatrics en 2007, montrait que le quart des enfants ayant un diagnostic de déficit d'attention et d'hyperactivité faible faisaient de l'apnée du sommeil, contre 5% des enfants ayant le même diagnostic sous une version sévère, et 5% des enfants ne souffrant pas de ce trouble psychiatrique. Les chercheurs avançaient que la fatigue suscitée par l'apnée causait des symptômes similaires à l'hyperactivité. Cette thèse est renforcée par une étude sur des enfants ayant subi une amygdalectomie, rapportait récemment le magazine The New Scientist : avant l'opération, les enfants avaient souvent un diagnostic d'hyperactivité qui disparaissait quand leurs amygdales cessaient de leur causer des troubles respiratoires durant leur sommeil.
Les bases physiologiques du lien entre sommeil et maladie psychiatrique tournent autour d'hormones rendant anxieux, et qui entravent le traitement des émotions. Le New Scientist donne l'exemple de l'irritation qui nous hante souvent après une nuit trop courte.
Même si elle n'est pas la cause de tous les troubles psychiatriques, l'insomnie peut aider à prédire leurs cycles. Un spécialiste du sommeil de l'Université Harvard, Robert Stickgold, a avancé en mai dernier dans le Journal américain de psychiatrie que l'insomnie chez les maniaco-dépressifs et les schizophrènes doit être considéré comme un signe qu'une crise s'en vient.
Ce champ d'études a été lancé à la fin des années quatre-vingts par une étude prospective qui avait suivi un millier de médecins pendant 34 ans. Les chercheurs de l'Université John Hopkins avaient découvert que les médecins qui rapportaient des problèmes de sommeil durant leurs études avaient deux fois plus de risque de devenir dépressifs durant la période de suivi.

Quarante pour cent des Canadiens disent mal dormir

Sara Champagne
La Presse
Les Canadiens dorment mal, très mal, et c'est encore plus vrai chez les femmes. Les troubles du sommeil affectent 40% des gens au pays, et plus d'une personne sur trois (13,4%) répond aux critères diagnostiques de l'insomnie.
Ces conclusions émanent d'une étude réalisée par une équipe de chercheurs de l'Université Laval qui sera dévoilée ce week-end au congrès annuel de l'Association mondiale pour la médecine du sommeil, à Québec. L'étude, dirigée par le professeur Charles M. Morin, a été menée auprès de 2000 personnes de partout au Canada.

Afin d'être reconnus comme souffrant de troubles du sommeil, les participants devaient avoir éprouvé au moins trois fois par semaine au cours du dernier mois l'un des symptômes de l'insomnie (mettre plus de 30 minutes à s'endormir, périodes d'éveil excédant 30 minutes pendant la nuit, se réveiller au moins 30 minutes avant l'heure prévue). Quatre personnes sur dix ont signalé l'un ou l'autre de ces problèmes.

Le chercheur Charles M. Morin suit depuis 10 ans des gens atteints de divers troubles du sommeil. Il explique que les femmes sont deux fois plus nombreuses à en souffrir. De plus, les troubles du sommeil augmentent dans la quarantaine et s'accentuent avec le vieillissement.

«Les jeunes adultes ont tendance à avoir de la difficulté à s'endormir. Plus tard, vers 40 ou 50 ans, ils ont de la difficulté à rester endormis. Et les aînés ont plutôt des problèmes de réveil précoce, vers 4h, avec de la difficulté à se rendormir.»

Les anglos dorment moins bien

Les anglophones dorment moins bien que les francophones, révèle aussi l'étude de l'équipe de M. Morin: la prévalence de l'insomnie est de 9,5% chez les francophones et de 14,3% chez les anglophones. Pour en savoir plus, les chercheurs se sont penchés sur les moyens que prennent les insomniaques pour dormir. Il appert que les francophones sont plus enclins que leurs compatriotes de langue anglaise à se faire prescrire des somnifères (13% comparativement à 9%) et des produits naturels (16% comparativement à 7%).

«Les francophones ont probablement tendance à chercher une solution rapide à leurs problèmes de sommeil, avance M. Morin. Et les anglophones sont peut-être moins enclins à se faire prescrire des somnifères. Mais c'est peut-être aussi parce que les omnipraticiens francophones sont plus ouverts à ce genre d'ordonnance.»

Comparativement à l'Ontario, le Québec accuse un net retard dans le traitement de l'insomnie. En Ontario, il existe plus d'une centaine de cliniques du sommeil; il y en a à peine une dizaine au Québec. À l'Université Laval, l'équipe de M. Morin travaille avec des médecins et des psychologues pour amalgamer les traitements classiques à la thérapie comportementale afin de traiter l'insomnie. «C'est dommage parce qu'on a tendance à traiter en priorité les problèmes d'apnée dans nos cliniques à cause des dommages cardiovasculaires. Pourtant, il est prouvé que l'insomnie a un impact sur les facultés mentales et le poids. C'est aussi un facteur de risque de dépression, sans oublier une cause d'absentéisme au travail», ajoute M. Morin.

Un adulte sur quatre touché

Plus d'un Canadien d'âge adulte sur quatre souffrirait d'apnée du sommeil, affirme l'Association pulmonaire du Canada, qui estime que ce trouble respiratoire sérieux pourrait affecter environ sept millions de personnes au pays.

De nouvelles statistiques tirées d'une vaste enquête nationale révèlent que 26 % des Canadiens adultes de 18 ans et plus ont « un risque élevé » d'apnée du sommeil.
« L'apnée du sommeil est un trouble respiratoire sérieux. Les personnes qui en souffrent font des dizaines, voire des centaines de pauses respiratoires (ou apnées) par nuit », indique l'Association dans un communiqué diffusé dimannche.
« Nous avons toujours présumé que la plupart des cas d'apnée du sommeil passaient inaperçus, mais cette enquête canadienne à grande échelle est la première à nous fournir des indications sur l'ampleur du problème », souligne Brian Graham, président du groupe de travail sur les maladies chroniques de l'Association pulmonaire du Canada.
L'enquête a par ailleurs révélé que seulement 5 % des personnes ayant un risque élevé d'apnée du sommeil ont été diagnostiquées. « Les gens devraient être mieux informés des symptômes de l'apnée du sommeil et les personnes à risque élevé doivent être testées. Les médecins de famille doivent être conscients du fait que le quart de leurs patients pourraient avoir un risque élevé d'apnée du sommeil », ajoute M. Graham.
Lors d'un épisode d'apnée du sommeil, le taux d'oxygène dans le sang diminue. Le sommeil est alors perturbé, car le dormeur doit se réveiller brièvement pour recommencer à respirer. Toutefois, il ne se réveille pas complètement et ne se souvient habituellement pas de l'épisode. Ce cycle se répète tout au long de la nuit, interférant avec le sommeil réparateur.

dimanche 8 avril 2012

chirurgie de l’obésité

L’efficacité et les risques liés à la chirurgie de l’obésité

La chirurgie est un recours de plus en plus utilisé pour traiter les formes les plus graves de l’obésité, véritable problème de santé publique dans la plupart des pays industrialisés. Cette pratique peut-elle venir efficacement à bout de ce mal qui ronge une proportion non négligeable de nos congénères ? Quels en sont les risques et les limites ?

La chirurgie de l’obésité, également connue sous le nom de chirurgie bariatrique, est une intervention destinée à traiter l’obésité morbide, l’une des formes les plus tenaces de l’obésité. Ce mal encore nommé « obésité pathologique », est une affection particulièrement grave qui empoisonne la vie de ceux qui en souffre et menace sérieusement leurs chances de survie.

 Cette nuisance est due au cortège de maladies qui accompagne cette forme d’obésité à savoir la dépression, le diabète, les maladies cardiovasculaires, l’apnée du sommeil etc. La chirurgie bariatrique s’adresse aux individus dont l’indice de masse corporelle (IMC) est supérieur à 40 ou aux personnes dont l’IMC est supérieur à 35, mais qui souffrent de complications telles que les douleurs articulaires et le diabète. Trois techniques chirurgicales sont utilisées en vue d’endiguer l’obésité morbide. La première et la plus connue est la réduction du volume fonctionnel de l’estomac par la pose d’un anneau modulable autour de celui-ci.

 Cette réduction du volume stomacal vise à contraindre le patient à diminuer la quantité d’aliments qu’il ingère. Cette intervention est réversible. La Sleeve gastrectomie, technique de moins en moins usitée consiste à diviser par cinq le volume de l’estomac par une intervention directe. La dernière technique, dénommée by-pass gastrique, consiste à court-circuiter l’estomac. Ce court-circuit entraîne une malabsorption de certains nutriments comme les graisses.

Selon le Pr Christian Gouillat, spécialiste en chirurgie générale et viscérale à l’Hôpital de la Croix-Rousse, ces opérations réduisent de façon pérenne et significative le surpoids des patients dans une proportion variant entre 50 et 80%. Le Pr Christian Gouillat, également membre de l’Académie nationale de chirurgie, a souligné que ces interventions chirurgicales aboutissaient à une réduction des pathologies généralement associées à l’obésité morbide

. Les patients étaient libérés du diabète dans 50 à 95% des cas. Leur espérance de vie s’accroissait tandis que la mortalité associée aux cancers et aux maladies cardiovasculaires chutait de façon drastique. Une équipe de chercheurs suédois, dont l’étude a été publiée en janvier 2012 dans la prestigieuse revue américaine Jama (Journal of the American Medical Association), a démontré que la chirurgie bariatrique contribuait à une forte réduction des décès dus à des accidents vasculaires cérébraux ou des infarctus. Cette étude s’inscrivait dans le cadre d’un vaste programme destiné à évaluer l’efficacité des techniques utilisées en chirurgie de l’obésité.

Les chercheurs associés au programme SOS Study, ont à cet effet comparés 2037 patients suivant des régimes hygiéno-diététiques à 2010 patients ayant subi une chirurgie bariatrique sur une période de 15 ans. Une étude publiée dans Archives of Surgery en octobre, a mis en exergue les bienfaits de la chirurgie bariatrique pour les familles dont un membre a subi une intervention chirurgicale destinée à limiter son poids. L’étude a révélé que les autres obèses de la famille avaient en moyenne perdu 4 kilos en l’espace d’une année. Cette intervention avait profondément modifié leur façon de s’alimenter et les avait incités à pratiquer le sport.

Cependant la chirurgie de l’obésité n’est pas une opération anodine dénuée de tout risque. Jean-Marc Catheline, chirurgien de l’obésité au centre hospitalier de Saint-Denis, a révélé qu’un tiers des personnes obèses ayant été traitées par voie chirurgicale étaient réopérées. Cela était dû à un échec de l’intervention. Le traitement de l’obésité par la chirurgie est susceptible de provoquer des troubles psychologiques. De plus la gravité des complications associées à ce traitement de l’obésité est proportionnelle à la complexité de l’intervention chirurgicale.

 Les opérations les plus complexes engendrent une complication dans 25% des cas alors que ce taux est de 0,2% pour les opérations les plus simples. Des fuites peuvent être observées au niveau des sutures pour des interventions telles que la gastrectomie. Au nombre des séquelles on compte des troubles métaboliques, des troubles digestifs et des carences nutritionnelles.

 Le taux de mortalité consécutive à ce type d’intervention varie entre 0 et 1%. La chirurgie bariatrique nécessite un suivi médical méticuleux qui, bien souvent peut s’étaler sur toute la durée de la vie du patient. Cette intervention, en dépit de ces désagréments, constitue à l’heure actuelle le seul moyen efficace pour traiter l’obésité pathologique. En 2010, 28.000 personnes obèses ont été opérées dans l’hexagone.

Augmentation des AVC

Publié le samedi 10 mars 2012 à 14:49

Augmentation des AVC chez les personnes âgées de moins de 65 ans en France

Augmentation des AVC chez les personnes âgées de moins de 65 ans en France
L’InVs (Institut de veille sanitaire) a fait une étude sur les personnes victimes des accidents vasculaires cérébraux (AVC) de 2002 à 2008, et s’est rendu compte que pendant cette période, leur nombre était légèrement en diminution chez les personnes qui ont de plus de 65 ans. Par contre, celles qui étaient en-dessous de cet âge étaient de plus en plus hospitalisées pour ce genre de problème de santé.
L’AVC se présente comme un défaut de circulation sanguine au niveau d’une zone du cerveau. Il apparait après la mort de cellules nerveuses, due à une privation d’oxygène et d’éléments nécessaires à leur fonctionnement, une situation qui s’observe après qu’un vaisseau sanguin soit endommagé. Les crises d’AVC ne sont généralement pas précédées par des signes précurseurs, et la plupart des gens qui en sont victimes en sont marqués à vie. Seulement 1 personne sur 10 à la chance de retrouver tous ses moyens à la suite d’un AVC.
L’InVS s’est basé sur les données nationales concernant les hospitalisations annuelles de patients en court séjour pour cause d’AVC. L’institut a conservé les observations sur le diagnostic principal de chaque patient et n’a considéré que leurs premiers séjours annuels. Il a ensuite analysé les tendances par régression de Poisson (utilisation de données de comptage et de tableau de contingence pour faire des statistiques), en se référant aux chiffres standards. C’est ainsi qu’il a été constaté une diminution globale de -2,6% des taux d’hospitalisation pour AVC. Cependant, en comparaison avec les chiffres standards, le taux d’hospitalisation des personnes âgées de plus de 65 ans a connu une réduction de 674,6 à 630,3 pour 100 000 habitants, soit une diminution de -6,6%. Les observations montrent aussi que chez les gens qui ont moins de 65 ans, les chiffres ont augmenté de 37,1 à 41,1 pour 100 000 habitants, ce qui équivaut à +10,8%.
Les scientifiques de l’InVs se sont servis de cette étude pour détecter les raisons qui sont à la base des AVC. Pour eux l’avancée de l’âge, une alimentation qui n’est pas faite de fruits et de poisson, le tabagisme, l’hypercholestérolémie, l’insuffisance des activités physiques et l’hypertension artérielle sont autant de facteurs qui sont à 90% impliqués dans la survenue des AVC. Mais après avoir mené son étude, une remarque importante a été faite par l’InVs. Il a identifié des cas d’AVC issus de maladies courantes et qui seraient même en hausse. Il s’agit de l’obésité et l’institut informe que 10,1% des patients adultes de l’AVC en souffrait en 2000. Ce chiffre est passé à 14,5% en 2009. Il n’y a cependant pas que l’obésité qui préoccupe l’InVs, concernant les maladies pouvant favoriser un AVC. Le diabète est mis en cause et l’institut a fait état d’une augmentation de 69% pendant la période de l’étude. Ce qui revient à dire que pour lutter contre les AVC, il faut commencer par adopter une hygiène de vie qui permettra d’éviter ces maladies.

Eviter les maladies cardiovasculaires

Publié le mercredi 28 mars 2012 à 07:10

Eviter les maladies cardiovasculaires en dormant pendant 6 à 8 heures

Eviter les maladies cardiovasculaires en dormant pendant 6 à 8 heures
C’est sûr qu’après avoir pris connaissance des conclusions d’une enquête sur les problèmes de santé, entreprise dans plusieurs ménages américains, les gens ne dormiront plus comme avant. En effet, elle révèle que les risques d’être victime d’une maladie cardiovasculaire seraient plus grands, si on dort trop ou pas suffisamment.
L’étude a été menée par le National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES), sur une population de 3 000 personnes, âgées de plus de 45 ans. L’objectif de départ était de se faire une idée des soucis de santé dont sont victimes cette catégorie de personnes aux États-Unis. Mais, le NHANES fera un constat inattendu. Selon ses observations, les risques de maladies cardiovasculaires sont en augmentation, si on dort pendant plus de 8 heures chaque nuit. Aussi, on est également exposé à ces soucis de santé quand notre temps de sommeil est en-dessous de 6 heures. Ces conclusions ont été rendues publiques dimanche dernier au cours de la 61è conférence annuelle de l’American College of Cardiology, qui s’est tenue à Chicago.
Les risques de connaitre une maladie cardiovasculaire ne sont cependant pas les mêmes, selon qu’on dort peu ou trop. Ainsi, selon le NHANES, si on prend l’habitude de dormir plus de 8 heures par jour, on a 2 fois plus de chance d’être affecté par une angine de poitrine. On n’est pas non plus à l’abri des maladies coronariennes dont on courrait 1,1 fois le risque d’en être victime. Pour le Dr Rohit Arora, professeur à la faculté de médecine de Chicago et coordonnateur principal de cette étude, cette recherche leur permet d’avoir la certitude que le sommeil joue un rôle déterminant dans la survenue des maladies cardiaques. Il indique ainsi que le meilleur comportement dans ce sens est d’éviter les extrêmes, à savoir ne pas dormir trop longtemps, et ne pas non plus dormir pendant très peu de temps. Le meilleur timing de sommeil, pour dormir tout en préservant sa santé, doit être compris entre 6 et 8 heures par nuit.
Les révélations de cette étude vont dans le même sens que celles d’autres recherches qui avaient été faites dans le passé. Toutefois, le Dr Arora estime que les observations faites sur le temps de sommeil des personnes qui ont participé à cette enquête doivent faire l’objet d’une vérification. Il souhaiterait conduire des recherches cliniques sur le long terme pour avoir des éléments plus précis de l’impact du sommeil sur la survenue de maladies cardiovasculaires. Cette fois, il sera question d’élargir les investigations sur une population plus grande et de prendre en compte d’autres facteurs. Le Dr Arora ne veut surtout pas avoir de doute sur le fait que les personnes qui dorment assez soient les plus exposées à ces problèmes de santé, et ne voudrait pas que ces résultats soient influencés par le fait que plusieurs individus de l’échantillon enquêtée se plaignent de douleurs dans la poitrine, et qu’ils étaient dans le lot des gros dormeurs. En attendant que les études soient approfondies, on sait à présent dans quelle fourchette de temps on doit dormir la nuit pour éviter les maladies cardiovasculaires, en espérant que les révélations de cette enquête ne coupent carrément le sommeil à plus d’un.

mardi 3 avril 2012

Oups, le dossier d’une autre patiente

Éric Yvan Lemay

Journal de Montréal, Publié le:
Dossier médical
Photo Le Journal de Montréal, Chantal Poirier
Le dossier médical d'une patiente a été posté à une autre personne.
Un couple de Saint-Jérôme a eu toute une surprise lorsqu’il a reçu par la poste une partie du dossier médical d’une dame âgée qu’il ne connait pas.

« J’ai déjà été très malade et je ne voudrais pas que mon dossier se retrouve entre les mains d’un inconnu avec toute mon histoire », dit l’infirmière de profession qui préfère conserver l’anonymat.
Elle tient tout de même à dénoncer la situation. « En tant que professionnelle, je trouve ça inquiétant de voir ça. »
Tout a commencé lorsque son conjoint a demandé une copie des examens d’apnée du sommeil qu’il a passés à l’hôpital de la Cité de la Santé de Laval.
Il avait besoin de ses résultats pour l’oto-rhino-laryngologiste qu’il doit rencontrer pour traiter son problème. Après plusieurs jours d’attente, la lettre est finalement arrivée par la poste.
En ouvrant l’enveloppe, il a eu la surprise de constater qu’il y avait ses documents et ceux d’une autre personne.
« J’étais très mal à l’aise. Mon conjoint m’a remis les dossiers comme s’ils lui brûlaient les doigts », raconte-t-elle. Les documents avaient été demandés par une dame âgée de Laval suivie en ophtalmologie.
Dans le dossier, il y avait des résultats d’examens, mais aussi des informations sur son identité, son numéro de téléphone et son adresse.
Embarrassée
L’infirmière a tenté de joindre la dame âgée au numéro indiqué sur le dossier, mais il n’y avait pas de service.
« Je n’ai pas osé lui retourner par la poste à l’adresse indiquée, tout à coup elle aurait déménagé », raconte-t-elle. Choquée par le manque de vigilance de l’hôpital, elle a décidé de le dénoncer.
« Je trouve ça très embarrassant d’avoir ça entre les mains », dit-elle. Selon cette dernière, il est clair qu’on doit améliorer la sécurité des documents confidentiels. « Des dossiers qui traînent à l’hôpital, c’est vrai que ça arrive, mais de recevoir à la maison les documents d’une autre personne...», dit-elle en faisant référence au reportage du Journal qui démontrait que les dossiers médicaux sont parfois laissés sans surveillance dans les corridors des hôpitaux.
L’établissement reconnaît qu’il y a probablement eu une faute au moment de l’expédition. « Ce n’est pas quelque chose de fréquent. C’est arrivé une seule fois dans le passé », dit le porte-parole du Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de Laval, Mathieu Vachon.
« C’est passé à travers les branches de la procédure », dit-il. On soupçonne que le document soit resté collé avec celui de l’homme.
L’établissement a promis de faire des vérifications et apporter des modifications à la façon de faire si nécessaire.
L’hôpital a invité la dame en possession du dossier à contacter les responsables pour leur remettre les documents, ce qu’elle a convenu de faire après discussion avec le Journal.